Théâtre de Chaillot. Durée du spectacle 1h10. Mise en scène et chorégraphie Sidi Larbi Cherkaoui Création plastique Antony Gormley Musique Szymon Brzóska avec Sidi Larbi Cherkaoui et les moines du temple de Shaolin : Shi YanMo, Shi Yandong, Shi Yannan, Shi Yanyong, Shi Yanhao, Shi Yanbo, Shi Yanyuan, Shi Yantao, Shi Yanqun, Shi Yanli, Shi Yanjie, Shi Yanci, Shi Yanchuang, Shi Yanxing, Shi Yanzhu, Shi Yanjiao, Shi Yanpeng et Shi YanTing.
Sublime. Et limite.
Une scène grise, des musiciens présents comme 'derrière la scène', en retrait : un voile gris les cache ou les laisse apparaitre par moment, selon le jeu des lumières.
Sidi Larbi Cherkaoui est encore une fois intéressé par la rencontre : ici celle de la culture des moines Shaolin. Le paradoxe est qu'il y a finalement peu de moments de danse commune entre le danseur et les moines. Ces moments sont d'ailleurs assez peu passionnants car eux ne font pas de danse et lui pas d'art martial. La rencontre a lieu à un autre niveau : celui du spirituel. La foi (un autre de ses spectacles) a toujours intéressé Cherkaoui, et ici encore c'est ce qui fait la puissance de la pièce. Car les moines Shaolin ne sont pas des sportifs du kung-fu mais des moines qui pratiquent. Et Cherkaoui n'est pas un danseur en recherche d'une performance mais un artiste de notre époque qui danse. Un témoin des rencontres possibles aujourd'hui. Possibles et porteuses de sens lorsque le spirituel s'en mêle. De mémoire, la définition de Sutra : une énigme zen.
C'est en cela pour moi que ce spectacle est à la fois si abouti et si limite : sans la dimension spirituelle, nous n'aurions (à vrai dire ce serait suffisant en soit mais soyons difficile !) qu'un très très beau spectacle. Là, nous avons une œuvre.
Je ressens d'ailleurs toujours la même ambiguïté pour les œuvres de Gormley.
Voici un extrait du spectacle en vidéo pris en Angleterre.
A la sortie du théâtre, The R ! achète 2 exemplaires du DVD. Un stand propose des livres sur la danse.
