En lisant une critique sur 3Abschied (Anne Teresa de Keersmaeker et Jérôme Bel), je réalise une raison supplémentaire pour moi d'apprécier Jérôme Bel.
Son discours sur la danse est un discours sur le spectacle, un discours sur ce qui a été décidé de faire, et ce qui se fait sur scène. Il parle de l'échec comme quelque chose qui peut arriver, dans le choix de la danse. il parle de travail, de réflexion, d'essais, de recherche.
Je réalise qu'en tant que spectateur j'ai souvent la faiblesse de ne pas penser pouvoir me tromper sur mon jugement. Plus précisément, il m'est arrivé plus d'une fois de ne pas aimer un spectacle, d'en dire pis-que-pendre, et en discutant avec un tiers, d'en découvrir le sens qui m'avait échappé. Plusieurs mois ou années après, il m'est arrivé de repenser au même spectacle (ou film) en me disant 'du navet insipide' qu'il touchait juste, que c'était pas si mal, voire excellent si çà se trouve.
Jérôme Bel qui parle de sa recherche de la 'scène juste' (ce n'est peut être pas le terme qu'il emploie) me fait réaliser cela, moi assis sur mon fauteuil de spectateur, dans une autre recherche que celle du chorégraphe, du metteur en scène.
Quoi de plus beau que de parler des erreurs, elles qui sont à l'origine de tant de triomphes de l'esprit et de l'art. Je me prend à rêver d'un spectacle sur l'erreur en danse...
F-Libellés : Jérome Bel, Pensée