Kaori Ito, 35 ans, sort de sa chrysalide : elle crée enfin sa compagnie.
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| copyright : Gregory Batardon |
Kaori Ito danse depuis l'âge de 5 ans. Formée à la danse classique au Japon les premières années, elle rêve d'Europe. N'ayant pas trouvé d'école à sa mesure, elle part se former à différentes techniques de la danse moderne à New-York. C'est Philippe Decouflé qui la révèle avec son premier rôle dans Iris (2003-2005). Depuis Kaori Ito danse pour des artistes reconnus, entre autres James Thiérée, Angelin Preljocaj, Sidi Larbi Cherkaoui et Denis Podalydès de la Comédie Française, envers lequel elle se sent fidèle. Sa reconnaissance la plus grande va à Alain Platel, son parrain de cœur. Elle a dansé pour lui dans "Out of Context-For Pina". Les spectateurs du Théâtre de Chaillot, Paris, s'en souviennent encore. Alain Platel lui aurait transmis son art : comment donner aux danseurs la liberté d'être soi-même au sein d'une œuvre collective. A l'aube de sa carrière de chorégraphe, ce talent vaut de l'or.
Kaori Ito chorégraphie : SoloS (2009), Island of no memories (2010), Plexus en collaboration avec le scénographe Aurélien Bory (2012), qui révèle à de nouveaux spectateurs Kaori. cette pièce a reçu un vif succès aux Abbesses en janvier 2014, donc reprogrammé en fin d'année (recommandation DanseAujourdhui). Sa dernière pièce, avec de jeunes danseurs, Asobi, a joué à guichet fermé au Théâtre de Chaillot en mai 2014. L'identité et la féminité sont des thèmes récurrents. Et elle partage certainement avec Alain Platel le talent pour des mises en scène de beauté sidérante. C'est dire si j'attends avec impatience de voir demain sa courte pièce, Religieuse à la Fraise, pour le festival d'Avignon 2014 à la rencontre d'Olivier Martin-Salvan, comédien, dans les Sujets à Vif.
Kaori Ito se montre très avide de rencontres et d'échanges. Ses pièces et ses projets avec des artistes de discipline différente le démontrent. Elle travaille actuellement avec Yoshi Oida, artiste japonais, homme de théâtre, immigré en France comme elle, création à Paris à la rentrée. Kaori aime particulièrement accompagner les danseurs amateurs. Son travail avec les autistes lui ouvre le monde. Elle aimerait fertiliser les échanges avec des spectateurs. Elle est en phase de créativité intense et ces échanges la nourrissent. Fille d'artistes, elle porte en elle une conscience aigüe des différences, qui de souffrances sont devenues son terreau.
Catherine Zavodska, le 10 juillet 2014, Festival d'Avignon.
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Libellés : Alain Platel, danse contemporaine, kaori ito